Les mouettes fondent en piqué
sur les terrasses des restaurants
et des cafés du bord de mer
l’escadrille est accueillie
par des tirs nourris
de toutes sortes de jurons
et de jets d’espadrilles
c’est l’heure de l’impôt !
les sœurs de la côte
rackettent les touristes
leur piquent leurs frites toutes chaudes
leur chipent juste sous le nez
leurs jolies chips qui croustillent
la moutarde et le ketchup
leur montent vite à la tête
un marchand ambulant détale
sans demander son reste
un hot-dog pissant l’épice
y perd le tiers de sa saucisse
un chat ne leur doit la vie sauve
que contre un bout de sa queue
« hé, les filles !
une vieille chouette ! » crie la chef
elles lui foncent dessus
lui cassent sa canne sur la tête
lui bouffent son sonotone
lui pètent ses lunettes
lui cassent la gueule
lui piquent son sac
« glace à la vanille à 16 h ! »
mais la fillette conteste
et leur jette des cailloux
« oh, mais attends un peu
tu vas voir petite rebelle »
elles lui picorent la tête
lui arrachent des larmes
puis un œil et les piles
de sa Barbie qui sourit
son petit frère accoure
mais se fait faucher
d’un croc-en-jambe
d’une aile au ras du sol
dans un looping de barrage
pas très réglementaire
la petite empoignant sa colère
pour protéger son petit frère
leur balance à la tête
le corps sans vie
de son amie assassinée
ressuscitant le temps d’une courbe
sa Barbie disparue
d’un blé mouvement
de blondeur de cheveux
ce qui suscite aussitôt
dans la mêlée ouverte
des blanches hyènes ailées
nombre d’injures conjuguées
dans des modes grossiers
bientôt repues de sucré et de salé
les grosses garces s’enfuient à tire-d’aile
dans leur tanière au fond d’un gros nuage
déguster le chiwawa de la vieille dame
avec des grains de café, volés
(image : foolhouse sur Pixbay)