Surtout ne m’écris que je ne te réponde
ne donne libre cours à tes folles envies
tu répandrais semailles de nos anciens désirs
sur nos chemins herbeux en jachère d’amour
tu rallumerais nos fougues en foudres
sur de la poudre qui fut à vif notre engrais
tu dresserais encore des foules
à s’élever de rage contre nos cris
femme fantasque et fantastique
poudrée de lumière de phare et qui m’a ébloui
parfois jusqu’à l’aveuglé ment pour se nourrir
m’éveillerais-tu encore
à nos sens dessus dessous
emmêlés sens épris
de l’autre pour sa peau
sangs dessous, peaux dessus
en mers agitées de courants d’énergie
qui voguaient de tangos en roulis
que cherches-tu à me réémerveiller
me trouveras-tu prêt à me rééveiller
à nos fantasmes d’autrefois
dans ces orgies de souvenirs
tu débauchais alors mes brides
et j’acquiesçais à tes douces folies
mais ce temps-là est révolu
alors je t’en prie
surtout ne m’écris
ne m’en dis davantage
donnons-nous au contraire
des motifs de patience
comme une seconde chance
nos visages apprennent le sillon
pour creuser dans l’hiver
n’aie crainte de la dernière
des plus belles saisons
nous nous bientôt heureux
retrouverons tous deux
nous nous rallumerons
et nos yeux brilleront
(Image : congerdesign sur Pixabay)